L’engagement des infirmières russes - Musée de la Grande Guerre

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L’engagement des infirmières russes

Michel DELMOTTE - Société des amis du musée et d’après des textes et informations de Fabrice OULEVEY président de l’association NAZAPAD | 10.19.21

Les femmes russes ont activement participé au premier conflit mondial, à tous les niveaux que soit en matière civile dans l’armée et parfois même les armes à la main. Mais aussi dans des actions non combattantes, en particulier les services de soins et de santé aux militaires.

Les Infirmières « Sœurs de la miséricorde »

Une situation d’urgence.

La Première Guerre mondiale a concerné des millions de personnes, dont beaucoup de femmes. Bien que celles-ci soient engagées dans une variété d’activités pendant le conflit, l’action la  plus populaire de l’engagement féminin a sans doute été le rôle d’infirmière.

Sans la participation des « sœurs de la miséricorde», appellation donnée aux infirmières russes. La Russie aurait été incapable de poursuivre la guerre. Les soins et traitements à apporter aux soldats blessés ou malades du fait des hostilités nécessitaient une assistance importante de la société civile. Cette importance était d’autant plus vitale que la guerre a créé une grave crise de santé publique.

Lorsque le conflit débute, le nombre de « sœurs de la miséricorde » dans les communautés (obshchiny) de la Croix-Rouge russe était inférieur à 4000. On notera que le nombre, en temps de paix, de personnel soignant nécessaire afin de satisfaire les besoins de la population russe était évalué à 10 000 infirmières. Sous l’égide de la Croix Rouge, une formation importante fut engagée afin de contrecarrer les pénuries constatées en personnel qualifié. L’Union panrusse des zemstvos (assemblées provinciales d’administration de l’Empire Russe) et des villes, ainsi qu’un nombre importants de bénévoles ont permis un recrutement pour le service de guerre confié à la Croix Rouge Russe.

L’enrôlement a été généralement limité aux femmes alphabétisées qui possédaient au moins une éducation secondaire. En septembre 1914, afin de répondre à la demande accrue, la Croix-Rouge raccourci les cours de formation d’une année à deux mois pour les services médicaux en temps de guerre. En cette fin d’année, la Croix-Rouge a créé 150 écoles accueillant 10.000 bénévoles. Seuls ceux qui avaient été formés dans ces écoles ont reçu la désignation officielle de « sœurs de la Miséricorde » de la Croix-Rouge.

Une demande croissante et des difficultés logistiques

Les femmes peuvent également être acceptées dans le service médical comme «  sœurs volontaires» et ce, sans avoir achevé une formation officielle. En conséquence, un certain nombre de ces femmes ont reçu une introduction rapide à la médecine et à  l’anatomie ainsi qu’au pansement des plaies. Une grande partie de leur apprentissage aura lieu par la suite « sur le tas ».

Malgré le nombre important de volontaires pour accéder aux postes d’infirmières le personnel qualifié se fait cruellement sentir. Cette situation est engendrée par le temps des enseignements, mais aussi les difficultés de transport liées à l’acheminement des personnels soignants sur le front. Fréquemment les soignantes atteignaient les hôpitaux de campagne trop tardivement. Afin de pallier cette situation, La Croix Rouge créé un corps de réserves spéciales  disponible et prêt dans l’immédiat à rejoindre le front.

En 1916, le nombre de femmes «  sœurs de la miséricorde » dans la société russe de la Croix-Rouge était d’environ 25.000 infirmières.

L’engagement concerne toute la société russe

Le recrutement des infirmières concerne tous les milieux sociaux, des paysans et de la classe ouvrière aux nobles et même de la famille impériale.

Les sœurs les plus célèbres de la miséricorde étaient l’impératrice Alexandra et ses filles aînées. Les femmes de la famille impériale servaient d’exemple et avaient pour but d’inspirer l’engagement dans la Croix-Rouge.

Le service médical en temps de guerre a rencontré un attrait et une participation de toutes les catégories sociales de la société russe. La Croix Rouge et les autres sociétés civiles de secours ont profité de cet engouement.

En première ligne sur le front

Bon nombre d’infirmières ont été affectées au secours en première ligne avec les corps de troupe.

Chargées de secourir les blessés, elles côtoyaient les combattants dans les tranchées et sur les champs de bataille. Elles s’aventuraient dans les champs de bataille afin de récupérer les blessés. L’autre particularité de la situation militaire est la mobilité des assauts et des combats. Les ambulances militaires suivaient donc les troupes dans leurs engagements.

Bien que censées se tenir à l’arrière des combats, cette situation a été le plus souvent irréaliste. Le front étant  très mobile et les prises et reprises de territoires très rapides, les services de soins se sont retrouvés au cœur même des offensives. Ces femmes affrontaient un danger mortel quotidien malgré leur insigne et uniforme de la Croix Rouge.

Un courage souvent méconnu

Par un froid extrême, une fatigue constante, les infections dues à la vermine, aux maladies contagieuses, aux attaques de gaz et d’artillerie, aux bombardements aériens, ces infirmières ont comme beaucoup d’autres, assuré un réconfort au chevet des victimes. La plupart d’entre-elles ont agi avec une énergie sans faille, parfois même en menant une action sur le terrain agressive afin de réaliser leur objectif : sauver les blessés.