Tout savoir sur la Grande Guerre
Musée ouvert aujourd’hui de 09h30 à 18h00
Dès le début de la Grande Guerre, alors que les blessés et les malades affluaient dans les centres de soin, en dépit de ce qu’avait anticipé l’état-major français, le besoin de recruter davantage d’infirmières est devenu particulièrement pressant. Parmi les volontaires, on retrouve Sidonie Pocquet.
Sidonie Pocquet est née le 30 juin ou le 30 juillet 1888 (les documents d’identité se contredisent) à Beaumont-en-Artois, dans le Pas-de-Calais. On ne sait que peu de choses de son enfance, si ce n’est le nom de ses parents (Gustave et Julie) et de son frère, Ernest Pocquet.
C’est l’année de ses 27 ans, en 1915, qu’elle commence sa carrière d’infirmière. Isolée de sa famille par l’invasion allemande, elle s’engage comme bénévole auprès de la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM), première société de Croix-Rouge fondée en France. La même année, elle rejoint l’hôpital mixte d’Issoudun, où son frère, devenu sergent, est soigné pour les blessures qu’il a reçues sur le champ de bataille.
Malgré sa jeunesse et son manque d’expérience, Sidonie Pocquet fait rapidement preuve d’aptitudes exceptionnelles pour une jeune infirmière bénévole et inexpérimentée. Ses savoir-faire et ses qualités humaines sont remarquées par le chef de service de l’hôpital, qui lui confie les fonctions d’infirmière-major, la plaçant à la tête d’une salle de 40 blessés militaires. Son évaluation de Sidonie Pocquet est particulièrement élogieuse :
« J’ai immédiatement reconnu réunies en elle toutes les qualités d’une infirmière parfaite, intelligente, zélée et active. Elle joignait à ces qualités la douceur et la gaîté que réclament nos héroïques poilus. Malgré ses angoisses familiales elle n’a pas un seul moment perdu la bonne humeur qui est le meilleur réconfort pour les blessés. […] Je n’ai qu’à me louer de l’avoir eue pendant une année dans mon service. »
Après une année d’expérience à soigner des blessés civils et militaires, elle s’inscrit à l’hôpital-école Heine-Fould, à Paris, afin de suivre une formation professionnalisante. Elle y reçoit un livret d’infirmière qui nous permet de suivre son parcours, au fil des appréciations des chefs des services où elle a exercé tout le temps où elle a travaillé dans cet établissement. En décembre 1916, après 4 mois de stage, elle présente et obtient son diplôme d’infirmière professionnelle et devient l’une des monitrices les plus appréciées de l’hôpital-école. Encore une fois, en témoigne l’appréciation laissée par le chef du service antituberculeux le 16 octobre 1918 :
« Mademoiselle Pocquet a été attachée comme monitrice et assistante aux consultations hebdomadaires des tuberculeux, depuis leur réouverture, pendant la guerre. Elle a apporté à ce service délicat tout le dévouement et toute l’abnégation qui, secondés par une préparation technique parfaite, nous permettent de la considérer comme une infirmière de tout premier ordre. »
Elle poursuit sa formation deux années supplémentaires pour préparer le diplôme supérieur d’infirmière professionnelle. Elle suit alors de nombreux stages qui lui permettent de diversifier ses compétences dans toutes les spécialités (chirurgie, ophtalmologie, oto-rhino-laryngologie, massage et électrothérapie, obstétrique, etc.). Elle obtient ce diplôme avec la mention “très bien” en décembre 1918, deux mois et demi après la fin de la Première Guerre mondiale. Pour sa « généreuse et assidue coopération aux soins des blessés dans la Région du Gouvernement Militaire de Paris », elle est décorée en octobre 1919 de la Médaille Commémorative de 1914-1918.
Contrairement à d’autres femmes, qui reprennent leur rôle et leur vie d’avant-guerre, Sidonie Pocquet décide de continuer son métier d’infirmière professionnelle, comme l’attestent les appréciations de ses chefs de services dans son livret, qui continuent jusqu’en 1924. On sait également qu’elle obtient le diplôme d’État d’infirmière professionnelle (hospitalière) en 1926, sous son nom d’épouse (Leleu).
On perd sa trace à partir de 1940, date à laquelle elle a arrêté d’exercer depuis au moins 1 an. Elle décède à Paris le 15 décembre 1966, à l’âge de 78 ans.
Les infirmières de la Première Guerre mondiale sont des figures marquantes et elles ont joué un rôle fondamental au cours du conflit pour sauver les soldats blessés ou malades. Vous voulez en savoir plus sur cet événement ? Le Musée de la Grande Guerre de Meaux vous propose de découvrir ses collections permanentes.