Edith Cavell - Musée de la Grande Guerre

Portrait d’infirmière : Edith Cavell

09.04.24

Durant la Première Guerre mondiale, la mobilisation des infirmières, professionnelles ou volontaires, a été cruciale afin d’apporter des soins aux blessés et malades, bien plus nombreux que ce qu’avaient prévu les différents états-majors. Parmi celles-ci se trouve Edith Cavell, qui est particulièrement restée dans les mémoires. Nous vous proposons de découvrir sa vie, sa mort et sa postérité.

Qui était Edith Cavell ?

Edith Cavell est née en 1865 à Swardeston dans le Norfolk, au Royaume-Uni, d’un père pasteur anglican. Son premier travail n’était pas infirmière : elle a commencé en tant qu’institutrice, puis est devenue nourrice auprès d’une famille de Bruxelles. Elle rentre à Swardeston en 1865, quand son père tombe malade, pour le soigner. Elle intègre ensuite le Fountain Fever Hospital de Tooting, qui vient d’être construit pour lutter contre les épidémies de scarlatine et de variole qui touchent les populations ouvrières des faubourgs de Londres. Dans le formulaire de candidature qu’elle remet pour postuler, elle indique n’avoir aucune formation hospitalière ni aucun engagement dans le secteur du soin, ce qui indique qu’elle n’avait encore aucune expérience en tant qu’infirmière professionnelle.

Elle intègre le Royal London Hospital dans le quartier de Whitechapel l’année suivante, s’y forme jusqu’en 1901 et devient infirmière en chef de la Shoreditch Infirmary jusqu’en 1906. Elle travaille auprès des populations ouvrières anglaises pendant des années, dans un contexte où la révolution industrielle a radicalement transformé les conditions de vie des ouvriers : promiscuité, densité de population et mesures d’hygiènes inexistantes permettent la propagation de nombreuses maladies infectieuses (variole, scarlatine, typhus, tuberculose…). De nombreuses lois sont créées pour améliorer ces conditions, ce qui conduit notamment à la construction d’hôpitaux et par la formation d’un personnel qualifié, comme des infirmières.

Leurs pratiques étaient influencées par les principes de l’infirmière Florence Nightingale, qui s’est illustrée durant la Guerre de Crimée (1853-1856), comme l’importance de l’hygiène et de la propreté, de la ventilation des espaces, de la qualité des couchages, de l’alimentation, etc.

En 1907, elle retourne à Bruxelles et travaille comme infirmière en chef au sein de l’institut de chirurgie Berkendael, dirigé par le docteur Antoine Depage, président de la Croix-Rouge de Belgique. Celui-ci, inspiré par les travaux de Florence Nightingale, peine à recruter des infirmières professionnelles. C’est pourquoi il décide de fonder l’École Belge d’Infirmières Diplômées, dont il confie la direction financière à sa femme et la direction générale à Edith Cavell.

Infirmière Edith Cavell

Son travail d’infirmière pendant la Grande et sa mort

Quand le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne, elle a 49 ans. Elle est alors en vacances en Angleterre, mais elle décide de revenir à Bruxelles début août 1914 pour s’occuper des blessés, alliés et allemands, malgré l’invasion de la Belgique par les troupes allemandes.

Se mettent alors en place des filières d’évacuation d’évacuation des soldats alliés blessés au cours de la bataille de Mons : ceux-ci transitent par Bruxelles avant de se rendre aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Edith Cavell se retrouve impliquée en s’occupant de soigner ces hommes, que l’on fait passer pour de jeunes ouvriers belges blessés au travail.

Elle est finalement arrêtée par l’armée allemande le 5 août 1915, puis elle est exécutée le 12 octobre 1915 après un procès expéditif pour : “livraison d’hommes aux armées ennemies”, au cours duquel elle reconnaît tous les chefs d’accusation à son sujet. Il est à noter que bien qu’il soit souvent dit d’Edith Cavell qu’elle a travaillé pour les services de renseignement britanniques, aucune source ni aucune archive ne permet de l’affirmer.

Sa mort lui donnera une image de martyr et son exécution le symbole de la “barbarie” allemande. Elle devient une figure héroïque et une manifestation dénonçant son exécution est organisée à Trafalgar Square. De nombreux produits mettant en avant son image sont créés : cartes postales, affiches, timbres, biographies, médailles commémoratives… Son image est également utilisée à des fins de propagande par le Royaume-Uni pour encourager au recrutement. Quand sa dépouille est rapatriée en 1919, la famille royale et le gouvernement britannique sont présents pour lui rendre un hommage national.

L’assassinat de Miss Edith Cavell, Le Petit Journal, 7 novembre 1915.
L’assassinat de Miss Edith Cavell, Le Petit Journal, 7 novembre 1915.

En savoir plus sur la Première Guerre mondiale et ses grandes figures

Les infirmières de la Première Guerre mondiale ont des parcours aussi divers que variés. Vous voulez en savoir plus sur ce conflit qui a marqué le XXe siècle ? Le Musée de la Grande Guerre de Meaux vous propose de le découvrir grâce à nos collections permanentes présentant aussi des objets liés à des infirmières, dont Edith Cavell ou encore Sidonie Pocquet.