Les femmes dans la Grande Guerre - Musée de la Grande Guerre

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Les femmes dans la Grande Guerre

Charlotte Delory - régisseuse des collections | 01.19.22
Les femmes dans la Grande Guerre

La Grande Guerre va dessiner deux destins parallèles dans les nations belligérantes : sur le front, l’armée, uniquement masculine et à l’arrière, le reste du pays où les femmes vont, durant près de cinq ans, jouer un rôle fondamental. Participant à l’effort de guerre aux champs, dans les usines ou dans les hôpitaux, les femmes assument leurs nouvelles responsabilités tout en assurant le soutien aux soldats et la continuité de la vie des foyers malgré les difficultés de circonstances (pénurie, vie chère, séparation, exode, deuil, occupation…).

Si le conflit n’a pas révolutionné la place des femmes dans la société, il n’en a pas moins bouleversé leurs vies, les soumettant à des épreuves physiques et morales terribles, modifiant la place qu’elles occupaient dans leur milieu, leur ouvrant des horizons jusqu’alors cachés.

LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE

La veuve

La Première Guerre mondiale a laissé en France près de 650 000 veuves et 805 000 orphelins.

L’annonce du décès, faite par le maire, n’est pas immédiate et peut prendre du temps. Alors, et seulement si le soldat a été tué en service, la femme est reconnue veuve de guerre. Le deuil est quant à lui porté par toutes les femmes de la famille : mère, épouse, sœurs, filles.

Les veuves, quelque fois sans emploi alors qu’elles doivent subvenir aux besoins de leurs enfants, sont assistées par l’Etat qui leur accorde des aides financières. En 1919, des lois sont votées pour les pensionner (800 francs par an, 500 francs par enfant) et leur confier des emplois comme la gestion d’un bureau de tabac. En complément, les veuves peuvent compter sur le soutien des associations.

Photographie d'un groupe de fillettes devant une église en ruines
Photographie d'un groupe de fillettes devant une église en ruines

L’après-guerre

 

La démobilisation progressive des 5 millions de soldats français obligent les femmes à reprendre, pour la plupart, leur fonction d’avant-guerre.

Dans les années 1920, les pouvoirs publics mettent en place des politiques natalistes pour combler le déficit démographique. Pour les femmes, cela signifie revenir au rôle traditionnel de mère et d’épouse qui fait écho à la démobilisation et au retour des hommes au travail. L’après-guerre voit tout de même le développement de l’accès des femmes au secteur tertiaire. L’ouverture du baccalauréat aux femmes à partir de 1924 permet un accès aux études supérieures et aux métiers plus qualifiés.

En 1919, 19 pays accordent un droit de vote total ou partiel aux femmes. En France, les campagnes pour le droit de vote reprennent mais sans succès, contrairement au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis qui accordent ce droit en 1918 et 1919. Le droit de vote des femmes n’est adopté qu’en 1944 et appliqué pour la première fois en 1945.

Au lendemain de la guerre, les femmes ne sont donc pas complètement émancipées même si le mouvement est amorcé. Le signe le plus visible est peut-être cette allure « garçonne » qui symbolise sinon une réalité, du moins les nouvelles aspirations féminines.