Les tranchées dans la Grande Guerre
Musée fermé actuellement
Les sites géologiques au service des troupes !
Après la bataille de la Marne, le front des combats s’est stabilisé. La guerre de mouvements est devenue la guerre de positions.
De part et d’autre, les belligérants ont, soit creusé des tranchées, soit comme dans l’Aisne utilisé des protections existantes : les creutes (ou creuttes).
Les creutes sont des carrières d’extraction de calcaire, encore en activité ou non, ou des habitations troglodytes. Elles sont situées dans la région de Soissons et de Laon.
Leur configuration assurait une protection efficace après un travail de consolidation fait de piliers en pierres maçonnées, contre les effets des tirs d’artillerie.
On y vivait, on y entreposait les vivres et munitions et on s’y faisait soigner, on y mourrait aussi.
Les creutes, pouvaient accueillir des régiments entiers avec des appartements et des chambres pour les officiers, bien construits en pierre de taille avec du mobilier et des décorations, ils étaient installés proche de l’entrée pour y faire entrer la lumière naturelle.
Pour les plus grandes unités, des postes de commandement y étaient aménagés à proximité des appartements des officiers.
Des cuisines avec des fours et parfois même des fours à pain s’y trouvaient pour nourrir les troupes.
Les creutes utilisées par les Allemands avaient souvent l’électricité fournie par des groupes électrogènes, des moyens de communication et de la ventilation.
Les installations françaises étaient plus sommaires, éclairage à la bougie ou à la lampe à huile, les soldats dormaient à même le sol sur du paillage.
Des infirmeries étaient installées malgré le froid, l’humidité et le manque de ventilation ambiants.
Les brancardiers avaient comme mission de veiller au maintien des normes d’hygiène :
L’une des tâches des brancardiers était la gestion des morts, il fallait rapidement évacuer les corps et pour cela, deux possibilités, l’inhumation à l’extérieur de la creute ou à l’intérieur dans de véritables cimetières.
Du fait de longues périodes d’attente, les occupants ont laissé des traces de leur passage pour y évoquer leurs noms, régiments, périodes de présences au moyen de graffitis ou de gravures.
Ils y ont aussi taillé des autels pour la célébration de messes, des inscriptions d’entrée.
Et des représentations patriotiques de Clémenceau ou une alsacienne par exemple.
Des tunnels étaient parfois creusés pour relier les creutes aux tranchées.
Les creutes ont été réutilisées lors de la Seconde Guerre mondiale et là encore les soldats ont laissé des traces de leur passage.