Élisabeth de Belgique - Musée de la Grande Guerre

Portrait d’infirmière : Élisabeth de Belgique

09.04.24

Lorsque la guerre est déclarée entre la France et l’Allemagne, cette dernière met en route le plan Schlieffen, qui implique de traverser la Belgique pour attaquer la France par le nord. Cela s’oppose à la neutralité de cette nation prise entre deux feux. Rapidement, le pays est presque entièrement pris et occupé, une occupation qui durera jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918. Le gouvernement s’exilera en France, près du Havre, tandis que le roi Albert 1er et la reine Élisabeth restent dans la dernière zone non occupée du pays, derrière les tranchées de l’Yser. La reine consacrera alors son temps au soutien aux blessés et aux soldats.

Qui était Élisabeth de Belgique ?

Celle qui deviendra reine est née Élisabeth von Wittelsbach le 25 juillet 1876 au château de Possenhofen, en Bavière. Son père était le duc Charles-Théodore de Bavière. Celui-ci avait bravé les conventions de sa famille en renonçant à sa carrière militaire pour entamer des études de médecine. Il devient ophtalmologue en 1958 et il ouvre 3 cliniques où il réalise des opérations de la cataracte qu’il ne fait pas payer à ses patients. Sa femme, la duchesse Marie-Josèphe, animée d’une profonde charité chrétienne, suit des cours d’infirmière et devient son assistante. Élisabeth grandit dans un environnement où son père inculque à ses enfants des valeurs telles que la discipline, l’ouverture d’esprit et le goût des études.

En 1900, elle épouse le prince Albert de Belgique et devient reine des Belges en 1909. Ils auront 3 enfants. Si le prince a une image sévère et distante, la reine est davantage vue comme gaie et fantaisiste. Lorsque la guerre éclate, Élisabeth de Belgique se retrouve confrontée à son pays d’origine et à l’empereur Guillaume II, avec qui elle entretenait de bons rapports, mais choisit de défendre les intérêts de son pays d’adoption.

Élisabeth de Belgique en 1916
Élisabeth de Belgique en 1916

Ses actions durant la Grande Guerre

Réfugiée dans la dernière zone non occupée de Belgique, la reine ne reste pas inactive. Dès décembre 1914, elle apporte son soutien au docteur Antoine Depage pour la mise en place d’un hôpital dans un hôtel du front de mer à La Panne, L’Océan, dont le matériel et le personnel seront fournis par les Britanniques. Elle a joué un rôle important dans la gestion de cet hôpital, en tempérant les conflits entre Antoine Depage et le Service de santé de l’armée et en lui apportant un soutien psychologique, lors du décès de sa femme, l’infirmière Marie Lepsage, décédée dans le naufrage du Lusitania en mai 1915.

Elle servira sur place comme infirmière, et sa présence est presque quotidienne à partir de 1916, comme on peut le lire dans le journal de Jeanne de Launoy, infirmière belge diplômée, qui déclare par exemple en février : “Mardi 21 : La reine qui fait actuellement les pansements au nouveau pavillon Albert-Élisabeth reconstruit les fera bientôt successivement dans les cinq salles d’opérations des différents pavillons”.

La reine rend également visite aux blessés et malades des autres hôpitaux du front. Elle distribue des livres, des jeux de cartes, des phonographes, mais aussi des cigarettes. Elle fonde également l’Orchestre Symphonique de l’armée de campagne, ainsi que le Théâtre du Front, pour divertir les patients.

Élisabeth de Belgique en tenue d'infirmière

Après la guerre

Les actions du couple royal pendant la guerre ont fait grimper leur popularité auprès du peuple belge : lui est vu comme le roi chevalier ou le roi soldat et elle est perçue comme la reine infirmière. Lors de leur passage dans les villes libérées en novembre 1918, ils sont accueillis triomphalement.

Après la guerre, elle restera présente sur la scène nationale et internationale, accompagnant son mari dans ses visites à l’étranger. Avec la mort du roi, en 1934, elle perd son statut de reine-consort. Elle s’illustrera encore une fois durant la Seconde Guerre mondiale : restée en Belgique occupée auprès de son fils le roi Léopold III, elle intervient régulièrement pour protéger les Juifs belges. Ses actions lui vaudront d’être reconnue comme Juste parmi les nations.

Elle meurt le 23 novembre 1965, après une longue vie consacrée aux arts et au mécénat scientifique.

En savoir plus sur la Première Guerre mondiale

Si l’histoire de la Première Guerre mondiale vous passionne, le Musée de la Grande Guerre de Meaux vous propose de le découvrir par le biais de sa collection permanente.