Vestpocket - Musée de la Grande Guerre

Ouverture des réservations scolaires pour septembre à décembre 2024

Suite à un problème technique indépendant de notre volonté,
l’ouverture des réservations se déroulera le lundi 29 avril, initialement prévue le 22 avril.

Découvrez notre actualité.

L’appareil photographique vest pocket de la firme kodak

Vestpocket

Présentation du VestPocket

Taille : 63 x 120 x 25 mm, poids : 310 g

La vue de profil montre l’emplacement du viseur : c’est le petit bloc carré au-dessus de l’objectif. Ce viseur se trouve protégé dans le boîtier lorsque le soufflet est fermé. On y distingue la lentille, qui permet de réaliser que la visée se fait par-dessus (et non dans l’axe de l’objectif, comme c’est l’habitude aujourd’hui). Sa petite taille produit un rendu de la composition du cadre très imprécis.

On remarque la présence ingénieuse de la petite béquille qui aide à maintenir l’objectif horizontal et réduit le risque d’un bougé qui rend les photos floues.

Au dos de l’appareil, on distingue sur la partie supérieure une sorte de languette saillante sur laquelle est écrit, à l’envers « VEST POCKET AUTOGRAPHIC KODAK ». Il s’agit d’une trappe qui s’ouvre grâce à la charnière visible dessous. Un petit stylet est disposé horizontalement, au-dessus, symétrique à la charnière du bas.  En soulevant cette trappe, on pouvait tracer sur la pellicule des indications (date, lieu…) pour aider à identifier la prise de vue ! C’est l’apport caractéristique du modèle Autographic mis sur le marché en 1915. Cette fonction fait du Vest Pocket un véritable bloc-notes !

Le Vest Pocket fonctionne avec la pellicule plastique souple 127 (42 X 64 mm). Son prix est d’environ 45 F. Un soldat ordinaire touche 1,50 F par mois.

 

Le Vest Pocket à 360° (Faites tourner l’objet)

L’appareil photo Vest Pocket et la mobilisation de la Grande Guerre

Lors de la mobilisation, début août 1914, la conviction commune que la guerre ne durera que quelques semaines ne laisse pas présager la séparation très longue qui va dissocier le front de l’arrière. Certains mobilisés, d’emblée, ont emporté avec eux leur appareil photo qui ne peut être que compact, pratique et discret. C’est, à ce moment-là, seulement pour enregistrer la trace d’événements dont ils ont l’intuition qu’ils seront exceptionnels et marquants.

Cependant, l’entrée dans le conflit est marquée par la précipitation des combats de la guerre de mouvement et par la retraite. Une découverte du feu sidérante qui ne permet pas de se consacrer à la photographie. D’autant plus qu’il règne un climat de défiance très tendu. Le pays est sous le régime de l’état de siège, on traque les « espions ». Il n’est pas rare qu’on les exécute sans procès.

C’est aussi une période d’intense incertitude pour les familles : alors qu’elles sont dans l’attente anxieuse de nouvelles de leurs proches engagés dans les opérations, la presse est privée d’informations, le courrier ne circule pas. Cet appareil photo devient comme un symbole de l’espoir d’établir un lien entre le soldat et les siens.

Les premiers clichés de Jean Decressac illustrent un usage de l’appareil photo compatible avec la situation de mobilisation. Trop jeune pour être mobilisé, ce soldat devancera l’appel, fin décembre 1914, en s’engageant dans un régiment d’artillerie. Il photographie dès le 2 août, à Angoulême, la file des chevaux réquisitionnés, le défilé, au milieu de la foule, des unités qui partent rejoindre leur position, leur départ par le train. Les premières photos qu’il fera de sa présence dans la zone des combats ne seront connues de sa famille que bien plus tard.

Un appareil discret

Le Vest Pocket date de 1912. La firme Kodak commercialise ce modèle sur une vaste aire géographique, si bien qu’on le trouve utilisé par les soldats de toutes les nationalités.

C’est le modèle d’appareil photographique qui donne les meilleures possibilités à un combattant de prendre des photos du front.

une directive, datant de l’été 1915, interdit aux civils comme aux militaires de photographier dans la zone de l’avant à moins de disposer d’une autorisation délivrée par le général commandant l’armée. Beaucoup de soldats s’affranchissent de cette interdiction pourvu qu’ils soient discrets, ce que permet le Vest Pocket par ses caractéristiques techniques.

On constate que la plupart de ces photographes sont issus des classes aisées (où se recrutent beaucoup d’officiers), qu’ils sont des intellectuels ou des artistes souvent déjà photographes amateurs.

Outre sa solidité et sa taille réduite, le Vest Pocket a l’avantage de fonctionner avec une pellicule plastique moins fragile que le verre des plaques traditionnelles. Certains soldats transmettent les pellicules à l’arrière pour les faire développer via un camarade en permission. Cela permet, par la même occasion, de se dérober à la censure postale.