Le poste d'observation - Musée de la Grande Guerre

Le poste d’observation

L’artiste Georges Bruyer rapporte des tranchées quelques dessins et gouaches retraçant son parcours au front de sa mobilisation en août 1914 jusqu’à sa blessure en juillet 1915.

Ici, il représente un soldat à un poste d’écoute, protégé derrière une plaque de blindage. L’observation de l’ennemi est une mission indispensable afin de fournir des informations sur les adversaires et aider au réglage de l’artillerie, mais il est toutefois risqué de hisser sa tête hors du parapet, notamment sans protection.

À Bucy-le-Long, le guetteur
Georges Bruyer (1883-1962)
France, 1915
2020.1.18
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

Aménagé sur des points culminants dominant le champ de bataille, les postes d’observation sont indispensables dans le « système-tranchées ».

Les sentinelles y scrutent le no man’s land ainsi que les positions adverses.

La surveillance de l’ennemi ainsi que l’aide apportée aux réglages d’artillerie font des postes d’observation des positions soumises au feu adverse. Il faut donc leur apporter une protection supplémentaire.

Ici, ce soldat observe les lignes ennemies à travers une plaque de blindage.

[Un observateur]
France, vers 1915
2006.1.13658.0
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

 

Première ligne. Woëvre
France,1915
2006.1.13658.0
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

Les tranchées de premières lignes sont soumises au feu adverse et il est dangereux que les têtes des soldats dépassent du parapet. Toutefois, afin de pouvoir observer, surveiller et scruter l’ennemi, les combattants aménagent des postes d’observation installés sur des hauteurs afin de dominer le champ de bataille.

Il arrive que dans certains secteurs ces postes d’observation soient composés d’un petit blockhaus surmonté d’une cloche blindée percée de fentes d’observation.

Observation de Buzy au périscope. Côte 222. Woëvre.
France, 1914-1915
2006.1.13658.0
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

 

Ces soldats, retranchés derrière une plaque blindée percée d’une fente, observent, à l’aide d’un périscope, le village de Buzy dans la région de la Woëvre (Meuse).

Situé sur une hauteur, la côte 222, leur poste d’observation leur permet d’avoir une vue d’ensemble du no man’s land et du champ de bataille. La mission de surveillance et d’observation de ces deux soldats français n’est pas facile ; les postes d’observation étant régulièrement soumis au feu incessant de l’ennemi.

Ces positions peuvent prendre par endroit l’aspect de petits blockhaus surmontés d’une cloche blindée percée de fentes.

Sous-lieutenant du génie dans la 1ère Division de l’armée américaine, Alton C. Hawkes s’est rendu sur le front, documentant par la photographie ce qu’il avait vu.

Cet abri cuirassé français de guetteur est adossé au parapet de la tranchée dans laquelle il se trouve. Réalisé en tôle d’acier résistante aux tirs adverses, il permet à un observateur d’épier les faits et gestes de l’armée adverse tout en lui assurant une protection. Les postes d’observation sont en général placés sur des éminences afin d’avoir une bonne vue du champ de bataille.

[Poste d'observation]
Alton C. Hawkes (1896-1968)
France, 1917-1918
Don Hawkes (06-2024)
©Musée de la Grande Guerre, Meaux/Alton C. Hawkes

 

 

Poste d'observation de la côte 607. Vosges
France, 1915-1918
Don Redon (12-2013)
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

Ce poste d’observation dans les Vosges possède une architecture assez rudimentaire, faite de sacs de terre empilés.

Ici nul renfort en béton ou blindage en acier. Les abords sont protégés du même réseau de barbelés que l’on trouve en avant des lignes. L’observateur, qui prend appui et se dissimule derrière les sacs, a une vision globale du no man’s land et des lignes adverses.

Observatoire à Bois-le-Prêtre
France, 1914-1915
Don Thévenard (04-2014)
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

Bois-le-Prêtre est un massif forestier lorrain établi sur une ligne de crêtes qui domine le saillant de Saint-Mihiel par l’Est, en faisant un point stratégique dès le début de la guerre de position. Sa position en hauteur permet aux belligérants la mise en place de postes d’observation dominant le paysage et les lignes adversaires.

De là, les guetteurs avaient une vue dégagée des positions adverses et pouvaient transmettre des informations à l’artillerie afin qu’elle puisse régler ses tirs.

Instruction sur les travaux de campagne à l'usage de toutes les armes. p.116-117
Grand quartier général, 1er et 3e bureaux
1915
Collection du centre de documentation
©Musée de la Grande Guerre, Meaux
Instruction sur les travaux de campagne à l'usage de toutes les armes. p.118-119
Grand quartier général, 1er et 3e bureaux
1915 - France
Collection du centre de documentation
©Musée de la Grande Guerre, Meaux

 

 

Le commandement français décide assez tôt établir un règlement pour la construction des postes d’observation.

En 1915, le manuel d’Instruction sur les travaux de campagne propose plusieurs modèles d’observatoire. Il est préconisé de plutôt les réaliser aux saillants des tranchées afin d’avoir une vue plus étendue sur les lignes.

Ils sont généralement creusés dans le sol, munis d’une petite fente nécessaire à l’observation et voient leur couverture renforcée de sacs de terre ou de gravier.

En plus des postes d’observation à la couverture renforcée par des sacs de toile, le commandement français prévoit règlementairement la réalisation d’observatoires blindés.

Situés sur des hauteurs, parfois en arrière des tranchées, les postes d’observation peuvent se retrouver sous le feu nourri et continu des lignes adverses.

Il est donc nécessaire de bien protéger les guetteurs afin qu’ils puissent accomplir leurs missions d’observation et de surveillance des tranchées ennemies.