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Anglicisme apparut peu après la stabilisation du front, le no man’s land désigne le terrain entre les tranchées des deux camps. Sa taille est variable, allant de quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres.
Ravagée par les tirs d’artillerie, la végétation y a presque disparu ; des cadavres, des ruines et des débris des combats marquent son paysage. Peu de combattants s’y aventurent de jour en dehors des assauts. La nuit, les patrouilles le traversent afin de rejoindre les lignes ennemies et effectuer des coups de main.
Le paysage du no man’s land est marqué par les combats et les bombardements d’artillerie. Cette bande de terre située entre les tranchées des deux camps offre un paysage lunaire. La végétation y est réduite à des troncs d’arbres décharnés tandis que des cratères se creusent à chaque attaque de l’artillerie ou lors des explosions des mines. La distance entre les deux tranchées y est variable, de quelques mètres à plusieurs centaines. Les cadavres et les débris de combat restent visibles plusieurs jours voire semaines durant. Le no man’s land est un lieu dangereux que les soldats ne se risquent pas à traverser en plein jour, sauf en cas d’assaut.
La Grande Guerre a imposé l’emploi de l’aéronautique militaire dans des missions de bombardement.
La photographie aérienne est largement utilisée par les deux camps pour avoir une connaissance du champ de bataille, du no man’s land et des tranchées adverses.
Cette vue de la rivière Buante et de la côte 221 dans la Meuse donne à voir le tracé des tranchées, mais également le no man’s land, criblé de trous d’obus. Aucun combattant ne s’aventure en plein jour dans cette zone dangereuse, excepté lors des assauts.
Sur le no man’s land, ravagé par les bombardements de l’artillerie, des défenses accessoires (chausse-trapes, barbelés…) empêchant l’accès aux tranchées et ralentissant la progression des soldats, sillonnent son paysage.
Des réseaux de barbelés peuvent s’étirer sur plus d’une centaine de mètres. Ils contribuent à rendre le terrain dangereux en plein jour.
Ce cliché du mont Têtu, à la Main de Massiges, sur le front de Champagne est représentatif de ces défenses accessoires qui couraient sur le no man’s land.
Incorporé dans l’armée à la fin 1914, Louis Veyssière est soldat au 158e régiment d’infanterie, puis au 414e. Agent de liaison, il parcourt les réseaux de tranchées, allant de l’avant du front à l’arrière. Observateur du front et des combats, il retranscrit dans ses œuvres l’horreur de la guerre.
Louis Veyssière dépeint ici le no man’s land dans toute son horreur. Des cadavres jonchent un sol défiguré par les trous d’obus dans un paysage lunaire où seuls les troncs des arbres sont visibles.
Cette route, le long de laquelle est aménagée une tranchée, était autrefois bordée d’arbres. Elle porte désormais les stigmates des bombardements. Le paysage du no man’s land en fond est vallonné par les trous d’obus tandis que la végétation se réduit à de simples souches et troncs d’arbres.
Le paysage du no man’s land se caractérise par des réseaux de barbelés en avant des tranchées ainsi que des trous d’obus qui redessinent le paysage. La végétation a presque disparu ne laissant qu’une impression de paysage lunaire. Après les assauts, le sol est jonché de cadavres que l’on ne tente pas d’aller chercher en plein jour.
Depuis sa tranchée inondée, ce soldat français observe et attend ses adversaires, prêt à tirer et à défendre sa position.
Agent de liaison au 414e régiment d’infanterie, Louis Veyssière a eu l’occasion d’aller et venir entre les lignes, afin de transmettre les ordres et les informations. Cela lui a permis de bien observer le paysage qui l’entourait et notamment le no man’s land. Cette bande de terre entre les lignes adverses est très marquée par les combats. Les obus qui pleuvent creusent des trous qui se remplissent d’eau à la première pluie. Des ruines et des cadavres jonchent le sol et entravent la progression des soldats lors des assauts. La végétation y est quasi absente, ravagée par les bombardements.
Le no man’s land est un lieu inhospitalier entre les lignes des deux belligérants.
Que les tranchées soient distantes de quelques mètres ou de plusieurs centaines, les soldats ne s’y aventurent pas en plein jour, hormis en cas d’assaut. Son paysage est marqué par les bombardements, les barbelés ainsi que d’éventuelles ruines. La végétation est presque réduite à néant. Les troncs d’arbres étêtés renforcent cette impression de paysage lunaire que l’agent de liaison Louis Veyssière retranscrit dans ce dessin.
Les soldats ne s’aventurent sur le no man’s land de jour que pour monter à l’assaut des lignes adverses. De nuit, ils le traversent pour effectuer des coups de main, capturer des prisonniers, détruire des positions ou obtenir des renseignements.
Il n’est pas rare qu’il y ait des morts. Les corps des soldats tués peuvent rester de quelques jours à plusieurs semaines sur le no man’s land avant qu’ils ne soient enterrés par leurs camarades ou de nouveaux bombardements. C’est avec une certaine ironie que Louis Veyssière a représenté ce soldat français mort pour la France.
Que ce soit à Verdun ou sur l’ensemble du front, les premières lignes alliées et allemandes peuvent être espacées de quelques mètres à plusieurs centaines. Le no man’s land se couvre alors de toutes sortes d’obstacles : ruines, trous d’obus et des défenses accessoires. Ces dernières comprennent des réseaux de fils de fer barbelés destinés à ralentir la progression des combattants lors des assauts, renforçant la dangerosité du no man’s land, zone balayée par les obus et les balles où aucune végétation ne subsiste.
Lieu disputé par les belligérants, le Mont des Singes (Aisne) se trouvait au cœur de l’offensive française de 1917 au Chemin des Dames. Bouleversée par les bombardements, la forêt qui le recouvrait avant la guerre s’est creusée de profonds trous d’obus. Il n’en subsiste que quelques troncs d’arbres dégarnis de branches dont les débris sont autant d’obstacles pour ces soldats qui doivent la traverser pour atteindre les lignes allemandes.
Ce cliché est représentatif des vestiges de végétation et des trous d’obus qui caractérisent le paysage du no man’s land.
Stabilisé à l’automne 1914, le front de l’Ouest s’étend de la frontière suisse à la mer du Nord. Située sur l’estuaire de l’Yser, Nieuport est une ville portuaire avant d’être ravagée par la guerre et les bombardements. Tout comme sur l’ensemble du front de l’Ouest, les belligérants installent des réseaux de barbelés afin de défendre leurs lignes. Érigées en plein milieu des dunes, ces défenses passives donnent au paysage du no man’s land un aspect particulier qui ne se retrouve nulle part ailleurs en Europe de l’Ouest.
Entre les tranchées adverses s’étend le no man’s land, qui les sépare par endroits d’à peine quelques mètres, et à d’autres de plusieurs centaines. Afin de défendre leurs positions, les combattants aménagent des réseaux de barbelés qui sillonnent le no man’s land.
Ces dispositifs de défense accessoire, couplés à des bombardements et aux tirs venus des tranchées, dissuadent toute sortie diurne à l’exception des assauts. On s’aventure sur le no man’s land à la nuit tombée, notamment pour couper les réseaux de barbelés lors de corvées particulièrement dangereuses.