Musée fermé actuellement
Emprunté au vocabulaire des troupes coloniales, le terme cagna désigne, dans le contexte de la Grande Guerre, un abri de campagne.
Cet abri ressemble ici à un monticule de terre, couvert de feuillages, dont l’entrée est bordée par un chambranle de bois. Cet abri protège des intempéries et offre un confort rudimentaire qui pouvait être amélioré par des objets trouvés par les soldats dans des villes et maisons abandonnées, ou confectionnés avec les moyens du bord.
Dans sa lettre à Madeleine Pagès du 18 août 1915, Guillaume Apollinaire témoigne de la construction de cagnas en matières végétales : « Je vous écris sur l’herbe très pressé de continuer à construire ma cagnat en gazon ».
Qu’elle soit construite dans le parapet ou, comme ici, un peu en arrière des lignes, la cagna est un abri contre les intempéries autant que contre les petits projectiles. Elle est aménagée afin de retrouver un certain confort, bien que sommaire.
Érigées à partir de remblai de terre et de feuillages, ces cagnas appelées « villages africains » étayées par des branches, servent d’abri de campagne aux soldats qui peuvent notamment s’y protéger de la pluie et des intempéries.
Ils pouvaient en améliorer le confort en récupérant divers objets (poêles, bougeoirs, lampes à pétrole, meubles, …) dans les villages et maisons abandonnés.
Lorsqu’il est creusé dans le parapet, l’abri est étayé d’un plafond surmonté d’une couche de remblai, protégeant les soldats des balles et des éclats d’obus. La cagna dans laquelle se tiennent ces soldats est construite à l’aide de poutres et de planches en bois.
L’espace en hauteur est suffisamment dégagé afin qu’ils puissent se tenir debout. L’intérieur est aménagé, que ce soit avec du mobilier et des objets divers ramassés dans les maisons abandonnées, ou avec des objets confectionnés par les soldats eux-mêmes, afin de retrouver un peu de confort.
Les abris, construits en bois, tôle ou béton et recouverts de remblais de terre, sont à la fois des lieux de protection mais aussi des lieux de vie, aussi bien protecteurs qu’étouffants. Aménagés par les soldats à l’aide de mobiliers récupérés au sein d’habitations abandonnées, ou fabriqués avec les moyens du bord, ces abris offrent un confort relatif. Les hommes peuvent s’y retrouver pour lire le journal à la lueur des bougies ou des lampes à pétrole, ou encore se divertir en jouant à divers jeux de plateau ou de cartes.
Les abris sont aménagés sommairement, dont parfois avec du mobilier réalisé par les soldats avec les moyens du bord. Il n’est pas rare d’avoir des tables et des bancs fabriqués à partir de planches de bois.
Les cagnas, en bois, béton ou tôle, et recouvertes de terre, protégeaient les soldats aussi bien des balles que des éclats d’obus. Lorsque ces derniers disposaient de lampes à pétrole ou de bougeoirs, les hommes pouvaient lire, écrire, et occuper leur temps durant les moments de répit.
Cette cagna, bâtie à partir de planches et de madriers en bois, semble avoir été aménagée d’un mobilier aux origines diverses. Lampes à pétrole récupérées dans les villages et habitations abandonnés, tables et bancs bricolés avec les moyens du bord… rien n’est de trop lorsqu’il s’agit d’aménager les abris où les soldats se retrouvent pour passer le temps en jeux, lecture et passe-temps. Il ne faut cependant pas oublier que ces abris de campagne ont pour fonction première de protéger les hommes.