Le musée de la Grande Guerre, la ville de Meaux, la Communauté d'agglomération du Pays de Meaux et le tribunal judiciaire de Meaux organisent la 5e édition du concours d’éloquence en 2023-2024.
Un concours d’éloquence peut être décrit comme une joute oratoire sur un sujet donné.
Pendant le temps imparti, les candidats doivent prononcer un discours clair et structuré devant un public composé d’un jury et de spectateurs. Ce dernier sera attentif au vocabulaire choisi, à la structuration du discours, l’aptitude à s’exprimer avec aisance, la capacité d’émouvoir et de persuader du candidat.
L’idée de ce concours est de montrer en quoi une bonne expression orale est primordiale.
Pour la 5e édition, le musée propose aux élèves de travailler sur la thématique :
« Combattre loin de chez soi »
Les candidats devront prononcer un discours autour dudit thème, en s’appuyant sur un objet de la collection du musée : une cantine (image ci-contre) qui appartenait au Capitaine Libis, officier du 59e régiment territorial de l’Armée d’Orient. Ce régiment est parti de France pour aller se battre en Grèce. Le Capitaine Libis n’a pas laissé de traces de son histoire. Cet objet a été choisi pour suggérer le voyage.
Ce concours s’adresse aux élèves d’établissements scolaires (classes de CM1 à la Terminale) toutes filières confondues relevant de l’académie de Créteil, Paris et Versailles.
La demi-finale du concours aura lieu le mercredi 13 mars 2024 au musée et la finale du concours le mercredi 27 mars 2024 dans une salle d’audience du tribunal judicaire de Meaux.
Le musée a accueilli la demi-finale le mercredi 13 mars 2023. 12 candidats ont proposé leur discours.
A la suite de tous les discours, 6 finalistes ont été sélectionnés :
Primaire :
Collège :
Lycée :
La finale se déroulera le mercredi 27 mars au Tribunal judiciaire de Meaux.
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Pourquoi ce thème « Combattre loin de chez soi » ?
Le choix de ce thème fait écho à l’exposition temporaire consacrée aux colonies qui s’ouvre au printemps 2024.
Que faut-il comprendre par « loin » ?
Combattre « loin » de chez soi pendant la Première Guerre Mondiale relève d’une évidence. Très peu d’hommes eurent en effet l’occasion de se battre sur leurs terres, comme le soldat Alphonse Tellier, seine-et-marnais, mobilisé en 1914 et venu combattre à Villeroy d’où il pouvait voir son village d’Iverny.
L’armée française, pour ne parler que d’elle, comportait des hommes venus de toute la France (Bretagne, Corse, …). Ce fut pour certains la première fois qu’ils quittaient leur région d’origine pour se rendre dans le Nord et à l’Est affronter l’ennemi.
Pour autant, centrer son discours uniquement sur ces hommes serait un pari risqué.
Le sujet du concours fait inévitablement penser aux soldats coloniaux, non ?
À n’en pas douter. La seule armée française incorpore jusqu’à 600 000 indigènes dont un peu moins de 500 000 iront combattre sur le continent européen. Les théâtres d’opérations en France accueillent des combattants venus de tous les horizons. Ce sont par exemple les soldats de l’empire britannique tels ceux de l’armée coloniale de l’Inde britannique (l’Indian Army) – les « Hindous » – comme les appellent les Français.
Pour tous ces soldats d’origines différentes, la guerre fut l’unique raison de leur présence sur le sol européen.
Et les Américains ?
Oui. En juin 1918, un peu plus de 700 000 soldats américains servent en France, dont 500 000 sont au combat. Ils sont pour la plupart peu formés et souffrent d’ailleurs d’une réputation d’incompétence peu flatteuse même si on loue leur enthousiasme. L’accueil qui leur est fait est au départ chaleureux. Les soldats noirs de l’armée américaine sont frappés du peu de racisme qui règne en France par rapport à leur pays.
Pourquoi avoir choisi la cantine du capitaine Libis pour servir de support aux discours des candidats et pas un objet évoquant les troupes coloniales ?
La cantine du Capitaine Libis, officier du 59e régiment territorial de l’Armée d’Orient, a été choisie pour deux raisons principales :
– cet objet suggère le voyage ;
– il déplace effectivement la focale en mettant en lumière un théâtre d’affrontement parfois négligé – les Balkans- et une armée souvent oubliée, l’armée d’Orient, dont la première raison d’être fut de porter secours, à partir de 1915, à l’armée serbe. En 1916, l’armée française d’Orient, une des composantes de l’armée d’Orient, compte jusqu’à 215 000 hommes. Son importance est loin d’être négligeable.
Le candidat a donc, avec cet objet, la possibilité d’évoquer le sort de métropolitains partis se battre loin de chez eux. Il peut également centrer son discours sur d’autres faits d’armes, ceux des troupes américaines ou des troupes coloniales par exemple.
Quelles thématiques les candidats peuvent-ils développer dans leur discours ?
Il y en a plusieurs.
Un premier angle d’attaque peut consister à traiter la manière dont ces hommes partis combattre loin de chez eux perçurent le pays dans lequel ils étaient venus combattre ainsi que le « mal du pays » qu’ils pouvaient éprouver.
Un autre est de s’interroger sur la réception de ces soldats par les populations locales.
Les discours peuvent se nourrir du quotidien vécu par ces soldats. Des questions aussi banales que l’alimentation, le climat, peuvent servir de points d’appui.
Contact : Pauline Viallet
[email protected]
Ce concours d’éloquence est conçu en partenariat avec l’ordre des avocats du barreau de Meaux et le tribunal judiciaire de Meaux.
De nombreux enseignants se sont mobilisés pour participer à ce concours d’éloquence avec les élèves.
Sur les 17 candidats, 7 finalistes ont prononcé leur discours devant le jury de professionnels le 29 mars au Tribunal Judiciaire de Meaux :
Les lauréats sont
Merci à tous les candidats, les membres du jury, les professeurs, les parents et les organisateurs pour la réussite de cet événement !