Musée fermé actuellement
06 juillet 2024
de 9h30 à 18h
Gratuit
Sur réservation
Cette nouvelle édition de l’Université d’été est consacrée aux populations qui ont quitté leur « chez-eux » pour combattre ou vivre ailleurs au cours de la Première Guerre mondiale :
« Combattre loin de chez soi, découvrir l’autre pendant la Grande Guerre »
Samedi 6 juillet de 9h à 17H30
Les historiens et spécialistes de la Grande Guerre vous parleront des Bretons, des Alsaciens, des Annamites ou encore des Américains qui sont arrivés avec leurs coutumes et qui se sont confrontés à d’autres.
Une journée d’études en lien avec l’exposition « Combattre loin de chez soi » qui porte sur l’empire colonial français durant la Grande Guerre.
En 1917, environ 40 000 soldats russes combattent avec les Français sur le front occidental et dans les Balkans. A la fin de cette même année, la révolution bolchevique change la donne. Le gouvernement français, inquiet, propose à ces soldats soit de continuer à se battre dans les rangs alliés, soit d’être employés comme « travailleurs » à l’arrière du front. Ceux qui refusent de choisir entre ces deux possibilités sont envoyés en Algérie où ils sont soumis, jusqu’à la fin de la guerre, à une forme de travail forcé. Après avoir rappelé les raisons de l’envoi en France de ces combattants, Frédéric GUELTON centrera ses propos sur leur devenir après la prise de pouvoir par les Bolcheviques et plus particulièrement sur le sort des quelque 8 000 Russes envoyés en Algérie.
En conséquence du traité de Francfort de 1871, par lequel la France vaincue a cédé l’Alsace et une partie de la Lorraine (la Moselle d’aujourd’hui) à l’Allemagne, environ 275 000 soldats et marins originaires du Reichsland Elsass-Lothringen servent dans l’armée allemande entre 1914 et 1918.
Si la mémoire a collective a surtout retenu leur participation aux opérations du front russe, leurs affectations ont en réalité été beaucoup plus diversifiées. On les trouve aussi bien sur le front franco-belge qu’en Italie, dans les Balkans, en Palestine, en Anatolie et en Mésopotamie, en Afrique, en Chine et en grand nombre dans la marine. Ceux qui ont été capturés ont été détenus en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Russie et jusqu’en Inde et aux États-Unis.
En résumé, ils ont partagé en tout le sort des autres soldats allemands au milieu desquels bon nombre d’entre eux reposent aujourd’hui aux quatre coins de l’Europe et au-delà.
12h30-13h30 : Pause déjeuner
Longtemps, en dépit de leur rôle clefs dans les conquêtes coloniales indochinoises et malgaches, les tirailleurs Annamites, Tonkinois ou Malgaches ont été déconsidéré aux yeux de nombre de leurs chefs. La raison était simple : ces hommes frêles ne correspondaient pas aux critères d’une époque cherchant à employer la force brute – voire brutale – des races guerrières dont les tirailleurs sénégalais et algériens étaient les archétypes. Les généraux Pennequin et Mangin leur accordant toute leur confiance, ils furent finalement employés mais surtout déployés dès l’année 1916. Ce qui signifie une arrivée en France et des contacts avec les populations. La Grande Guerre allait ainsi révéler ses soldats comme d’excellents combattants, tant sur les fronts de l’Ouest ou d’Orient, capables de subir l’épreuve du feu dans un conflit de haute intensité.
La pratique de l’hivernage – mettre les soldats à l’abri durant la période hivernale – n’est pas une invention de la Grande Guerre car elle existait en Afrique au moment de la saison des pluies qui rendait la guerre impossible.
Le principe de devoir préserver les soldats du « général Hiver » est réinvesti en 1915-1916 par Gallieni notamment pour les « Sénégalais ». On les installe dans des camps dans le sud de la France, notamment dans la région de Saint-Raphaël et de Fréjus. Afin de soutenir le moral des troupes, on décide de renforcer leur instruction militaire par des exercices réguliers et par l’apprentissage des rudiments de la langue française.
La Direction des troupes coloniales juge l’opération suffisamment intéressante pour maintenir ensuite le site en tant que centre de formation. Le centre de Fréjus devient la plaque tournante de la formation des tirailleurs africains, jusqu’à la décolonisation.
En 1914, l’Allemagne cherche à provoquer une insurrection des musulmans dans les Empires coloniaux de ses ennemis français et britanniques. Allié à l’Empire ottoman, qui appelle à la guerre sainte, Berlin met en place des camps de prisonniers réservés aux soldats coloniaux musulmans où ces derniers sont la cible d’un bourrage de crâne antifrançais.
Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux étrangers se sont retrouvés « loin de chez eux » en Seine-et-Marne : combattants des colonies, travailleurs étrangers, réfugiés européens, exilés, soldats alliés en cantonnement, prisonniers de guerre, indésirables… Ces hommes et ces femmes ont marqué les esprits et laissé des traces dans les mémoires et les archives.